L’origine de la construction du château est inconnue mais
une pièce gallo-romaine trouvée à proximité de l’édifice lors
de fouilles effectuées en 1921 laisse supposer qu’il y a eu
là, très tôt, une habitation.
Sa situation dominant la Brenne et au-delà sur un rayon de
60 kilomètres, sur la plus haute butte ou terrier ou encore
button, permet une situation défensive remarquable et
vraisemblablement protectrice de tous les habitants des
alentours en cas d’agressions ennemies.
Le premier propriétaire identifié est le seigneur Guy
Sénebaud, au 12ème siècle,
compagnon d’armes de Philippe-Auguste.
Au 14ème siècle,
pendant la Guerre de Cent-Ans, le château devint la
propriété de Pierre de Naillac, d’une puissante
famille de la région du Blanc. La femme de ce nouveau
seigneur du Bouchet, livra le château à un chef de bandes,
Artaud d’Ussel, allié aux Anglais lesquels y séjournèrent
quelques années. Le château a ensuite été repris aux Anglais
par Perreau d’Oradour, issu d’une grande famille poitevine et
apparentée aux Naillac.
En 1451, le
château du Bouchet devient la propriété de la famille Taveau
de Mortemer, autre grande famille du Poitou, par mariage de
Marie d’Oradour avec Geoffroy Taveau de Mortemer.
En 1519, le
château change de propriétaire, à nouveau par mariage, avec la
famille Rochechouart de Mortemart qui le conservera durant 3
siècles. Il fut ainsi la propriété de Gabriel de Rochechouart,
premier duc de Mortemart, père de Françoise-Athénaïs, la
marquise de Montespan, célèbre maîtresse de Louis XIV.
En 1789, Victurnien
de Mortemart émigre et le château est saisi par les autorités
révolutionnaires.
Pierre Huard de La Vignauderie, capitaine des chasses du duc
de Mortemart, le rachète en 1796
pour le restituer au duc à son retour en France
en 1802.
Finalement, le château fut vendu par le duc de Mortemart en
mars 1808 au maire
de Rosnay, Victor Hérault de la Véronne, dont descend le
propriétaire actuel, Pierre Gillet.
Architecture du Château du
Bouchet
Le château est une ancienne forteresse médiévale construite
sur une butte rocheuse de grès rouge, typique de cette région de
la Brenne. Il est bâti autour d’une cour fermée, entouré de
fossés défensifs qui malgré ce que nous pourrions croire, n’ont
jamais été remplis d’eau.Il est
probable que la forteresse était également entourée d’un, voire
de deux murs d’enceinte.
La plus ancienne partie du château date du 13ème
siècle. Il s’agit du corps de bâtiment et des 2 tours situés à
droite de l’entrée dans la cour. Ces deux tours, dites du
« pigeonnier » et « prison » sont
encore reliées par une courtine portant un chemin de ronde.
Le grand donjon à gauche de l’entrée a été construit au 14ème
siècle. A l’extérieur, nous pouvons y voir les traces du
pont-levis qui était l’entrée unique dans la forteresse, ne
laissant passer que des piétons ou cavaliers avec leurs chevaux
età l’intérieur, dans la cour,
nous pouvons voir également des corbeaux c'est-à-dire des
pierres saillantes, qui devaient soutenir des galeries en bois
sur lesquelles donnaient des portes maintenant bouchées.
A ce donjon ou « grand donjon » a été accolé le
« petit donjon » ou « donjon anglais »,
construit par les Anglais pendant la Guerre de Cent Ans au 15ème.
Le reste de la forteresse, c'est-à-dire toute la partie
sud-ouest, a été détruit au 17ème siècle par les
propriétaires d’alors, les Rochechouart de Mortemart, pour la
remplacer par une demeure de villégiature. Des traces de cette
démolition sont visibles dans la cour à droite
du « donjon anglais ».Les
travaux prévus devaient viser une transformation totale du
château mais les travaux n’ont jamais été terminés pour des
raisons inconnues, si ce n’est vraisemblablement par manque de
moyens financiers.
Ils ont permis la construction de deux ailes d’architecture
classique du 17ème avecen
particulier la galerie et la terrasse dominant l’étang de la Mer
Rouge et la Brenne, qui ont été accolés à un mur médiéval dont
on peut constater l’épaisseur d’environ 2 mètres lorsque nous
pénétrons dans la galerie.
Sur la terrasse donnait (ou était prévu de donner) une grande
pièce de réception avec 4 grandes fenêtres qui ont été murées en
raison de l’impôt sur les portes et fenêtres institué en 1798,
et rouvertes vers 1970.
Etang de la Mer Rouge
Cet étang privé doit son nom au seigneur du Bouchet, Aimery
Sénébaud, qui s'était rendu en Terre Sainte à la septième
croisade au cours de laquelle il avait été retenu prisonnier
près de la Mer Rouge dont la forme allongée était la même que
celle de son étang, alors appelé Etang du Bouchet.
Avec ses 160 ha, il s'agit du plus grand étang de la Brenne.
Il faut environ 1 mois pour le vider. On peut alors y pêcher,
chaque année au mois de novembre, 15 à 20 tonnes de poissons,
essentiellement des carpes, des brochets, des tanches et des
gardons.
Vous pourrez le longer sur 800 m grâce au chemin communal.
Sur une presqu'île se dessinant au sud, cachée par un mur
d'arbres, la petite chapelle Notre-Dame-de-la-Mer-Rouge fait
chaque année, le 15 août, un pèlerinage. Découverte au 13ème
siècle, par Aimery Sénébaud dans le creux d'un chêne, une
statuette de la Vierge Miraculeuse fut brûlée pendant les
guerres de Religion. Remplacée en 1650, volée par la suite,
elle fut de nouveau remplacée par une copie conservée à
l'église de Rosnay d'où elle sort le jour du pèlerinage.